NOMBRES DE MEURTRES : Il faut probablement compter entre une vingtaine et une centaine de meurtres ; lui seul détient le chiffre exact qu'il ne peut omettre. Une si grande marge d'erreurs découle du décalage entre les meurtres qu'il signe (des initiales Y. O. M.) et ceux qui pourraient correspondre à ses méthodes. De façon avérée, Matt est, quoi qu'il en soit, à l'origine de dix-huit victimes.
ARMES FAVORITES : L'avantage, comme l'inconvénient quelque part, de Matt est bien qu'il manie absolument toutes les armes sans la moindre préférence ; il ne se sentirait pas le moins du monde désarmé de ne posséder qu'une lame plutôt qu'un révolver. En vérité, un rien saurait devenir une arme de destruction massive dans ses mains dès lors qu'il s'attaque à la psychologie bien avant de s'en prendre au physique. D'ailleurs, à choisir, son arme favorite serait sans doute son intelligence doublée de son pragmatisme.
MÉTHODES D'ASSASSINATS : Le moins que l'on puisse lui reconnaître, c'est bien son imagination. Matt ne manque jamais - ô grand Dieu jamais - de créativité quand il s'agit d'ôter la vie et pour cause, il tue avant tout à renfort de psychologie.
Reconnu comme un narcissique pathologique (cf. caractère) convaincu d'exécuter une sorte de mission à l'égard du genre humain, il envisage la mort comme un processus - pervers, il faut le reconnaître - passant nécessairement par la souffrance. Sa précision chirurgical lui permet notamment de maintenir un individu en vie tout du long du supplice qu'il lui inflige ; ainsi le processus peut-il durer quelques minutes, des heures, et même parfois des jours. Il peut absolument disséquer quelqu'un comme le toucher mortellement et le laisser agoniser, suivant le sentiment qu'il nourrit à son égard ; il a l'art et la manière d'infliger la peine capitale somme toute. Il lie intimement le corps et l'esprit afin d'infliger un maximum de douleur - qu'il ne dissocie par du plaisir. Ses méthodes sont en cela reconnaissables qu'il allie avec une rare application le meurtre à gages et le meurtre en série (alliance du rationnel et du passionnel).
La seule chose qu'il fasse post mortem est de signer ses crimes, ce qui, notons-le, est contraire à la logique de son profil.
CARACTÈRE DU PERSONNAGE : Comme sus-précisé, Matthieu est un individu narcissique au sens pathologique du terme, c'est dire qu'il souffre de troubles centrant le monde entier sur lui ; il détient la vérité, et les autres mentent. Il ne réagit pas différemment qu'en considérant ce qui lui parait, à lui et à lui seul, normal ou aberrant. Dans ces conditions, il est aisé de comprendre qu'il n'est pas fait pour s'intégrer en société. Pour autant, on pourra observer qu'il respecte la grande majeure partie des codes sociaux qu'on lui impose au jour le jour (civilités, obéissance, respect) ; ainsi est-il capable de répondre à l'ordre de tuer dès lors que cela n'entre pas en contradiction avec son réalisme.
Pour simplifier, Matt tue du moment qu'on lui dit de tuer sans même se poser de questions ; c'était le seul moyen, d'ailleurs, pour l'intégrer à un tournoi pareil. Il connaît les limites du concept, il sait ce qu'il a le droit de faire, ce qu'il doit faire et se contente, par la suite, de façonner les circonstances de sorte qu'elles conviennent à son acceptation.
En effet, Matthieu est quelqu'un qui s'adapte très facilement à l'environnement qui l'entoure. Le prendre au dépourvu devient dès lors très difficile ; c'est d'autant plus vrai qu'il est doué d'un pragmatisme lui offrant systématiquement mille possibilités d'attaque et de défense. Comme il ne dispose plus - ou juste pas - des notions élémentaires de Bien et de Mal, tout devient un moyen d'engendrer la souffrance et la mort. Il ne s'interroge pas, il ne réfléchit même pas à la notion de mérite, et se contente d'opérer un processus proche de l'expiation.
C'est un individu froid et impitoyable. Autant dire qu'il ne ressent rien que la satisfaction du devoir accompli, rien de plus. Il est pour ainsi dire silencieux, inexpressif, inflexible, et il faudra aller chercher très loin la moindre sensation de plaisir et de douleur, implicite ou explicite. Il a à peu près tout du parfait robot humanoïde, à la différence qu'il a l'intelligence et le sens pratique d'un homme, ce qui lui confère des violences et des excès sensibles, de fait, à la colère ou à la passion. Quoi qu'il en soit, il faudra en retenir que même s'il éprouve quelque chose, il n'en démontre rien.
Le distraire, le supplier, lui parler, tout ça n'est que peine - et salive - perdue.
Il tue. Point.
PARTICULARITÉS PHYSIQUES : Il a perdu sa sensibilité nerveuse depuis les doigts de la main droite jusqu'à son coude ainsi que sur le côté gauche de sa gorge
Il a une douleur latente à la clavicule gauche
Il est partiellement hémophile, c'est dire que dès lors qu'il saigne, il saigne abondamment puisque son sang coagule très difficilement
Il a une haute résistance à la douleur
Tout ça conjugué lui donne une très mauvaise perception de la gravité de son état.